1878-1945
Sa vie, son œuvre
Une jeunesse dans l'Yonne et une formation aux Beaux Arts de Paris
Georges Henri Carré naquit
le 31 mai 1878 à Marchais-Beton dans l’Yonne, dans la ferme maternelle. Très
tôt, ses parents vinrent s’installer à Tonnerre où il fit ses études avant de
«monter» à Paris préparer le concours d’entrée à l’Ecole des Beaux-arts.
Reçu premier il étudie alors chez Jean-Paul Laurens et Benjamin-Constant puis
entre dans l’atelier de Fernand Cormon, comme le feront Van Gogh, Lautrec,
Bernard, Picabia, Laval.
Admis à la Société des Artistes
Français dès 1906 il reçoit l’année suivante une mention pour le grand panneau
des « Vendanges » qui décore toujours un des murs de l’Hôtel d’Uzès à
Tonnerre.
Il dessine beaucoup de
scènes champêtres, des paysans au travail mais aussi de splendides pastels de
sa très belle épouse.
La grande Guerre et ses drames
Mobilisé en 14 comme
topographe il ramènera de criantes scènes du front témoignant de l’horreur de
ce conflit. Mais en 1917 un drame personnel vient bouleverser sa vie, le 20
janvier 1917, sa femme meurt le laissant seul avec ses deux filles en bas âge,
il a 38 ans et son univers s’écroule.
Séjours à La Ferté-Loupière et dans le Tonnerrois, sources de ses inspirations
En 1926/1927
son état de santé l’oblige à quitter temporairement Paris où il s’était
installé. Il va alors se reposer à La Ferté-Loupière en Puisaye village qui a
vu naître son grand-père. Il en rapporte de nombreuses peintures qu’il expose
aux Salon des Indépendants et d’Automne ainsi que dans les diverses expositions
particulières ou groupées où ses œuvres côtoient celles de Signac, Dufy, Lhote,
Denis, Goerg, etc.
Dans les années 30 de
longs moments chez sa mère à Tonnerre lui permettent de redécouvrir cette
campagne dont il exprime, avec un lyrisme contrôlé, son ardente passion pour
ces paysages qui le hantent et
l’enthousiasment. Il se fait le chantre de l’union du ciel et de la terre sur
le sol bourguignon.
Recherche d'autres paysages, d'autres lumières et retour aux
sources
Il veut aussi élargir son
domaine pictural et il va voyager découvrant les côtes bretonnes aux rochers
déchirés, la Provence aux maisons écrasées de soleil ou encore le Tyrol
enneigé. De ces voyages il va rapporter de très nombreuses œuvres qui
témoignent de son enchantement chaque fois renouvelé.
Il expose régulièrement
dans les Salons de l’Epoque et vend un grand nombre d’œuvres à un noyau
d’amateurs fidèles, sans compter les achats de l’Etat qui sont généralement
exposés dans des bâtiments publics.
A la fin de 1935, il
décide de venir s’installer complètement à Tonnerre. Il réalise alors son rêve
en faisant construire un atelier sur la colline, à côté de l’église St. Pierre,
dominant un très vaste paysage. Il ne se lasse pas des thèmes de St. Pierre,
Notre Dame et des environs qu’il dessine et peint sous tous les angles et tous
les éclairages.
En 1938 on lui
demande de décorer les murs de la Salle des Fêtes de la Mairie de Tonnerre. En
même temps il complète la décoration de l’Hôtel d’Uzès,
Ses dernières années, vers un style épuré
Dès lors son
style va petit à petit se modifier. Il entreprend un travail de simplification
de ses sujets dont il ne garde que l’essentiel. Il procède par larges touches
de couleurs pures d’où les ombres sont exclues et les teintes deviennent
arbitraires.
Malgré le
retour des hostilités en 1940 qui l’affecte profondément, il poursuit
régulièrement ses envois de toiles au Salon des Indépendants jusqu’en 1944.
A l’automne de cette même
année, miné par la maladie, il doit se résigner à quitter Tonnerre pour Paris où,
entouré de ses filles, il s’éteint le 25
décembre 1945 ; il est enterré au cimetière St Pierre de Tonnerre.
Œuvres
de Georges Carré achetées par l’Etat
1907 « Intérieur »
hst 65x81, conservé à Compiègne.
1907 « Les
vendanges » fresque pour la Salle du Conseil de la Caisse d’Epargne de Tonnerre
1908 « La
fauchaison » fresque pour la Salle du Conseil de la Caisse d’Epargne de Tonnerre
1915 «
La Veillée de la Toussaint », hst, 200x250, achetée par la ville de Paris se trouve
aujourd’hui à la Mairie de Tonnerre.
1927 « La
Prairie » hst,74x134
1929 « Le
pressoir bourguignon » hst, 150x190 Mairie de Tonnerre
1932 « Le
Quai d’Anjou »
1933 « Notre-Dame
de Paris »,
1934 « Rochers
de Portivy » hst, 100x120 Musée de Skikda (Algérie).
1935 « Patinage »
hst, 148x218 Mairie de Chemillé (Maine
et Loire)
1935 « Bourgogne
au Printemps » Mairie de Briey (Meurthe-et-Moselle).
1938 « Décoration
de la salle des fêtes de la Mairie de Tonnerre (1938 à 1941)
1939 « Deux panneaux supplémentaires »
Salle du Conseil de la Caisse d’Epargne de Tonnerre
1939 « La prestation du serment des femmes
tonnerroises sur l’Autel de la Patrie au Pâtis le14 juillet 1790 » hst,
12mx5m Musée de Tonnerre
1946 Une toile achetée par la Mairie de Dijon
1947 « Un lot de 7 gravures de Tonnerre et un
monotype de St Paul de Vence » déposé à la Bibliothèque Nationale