POTHIER, peintre
BIOGRAPHIE et DEMARCHEpar Hélène Caroline Fournier (Février 2012)Sylvie Pothier, née en 1958 à la Tour du Pin dans
l’Isère (France), déménage tour à tour à Lyon et à Nice. A 17 ans, elle entre
au Conservatoire national à Rayonnement Régional (CNRR) de Nice, en art
dramatique, dans la classe de Muriel Chaney. Elle passe en même temps le
concours de l’École Supérieure de Danse de Cannes Rosella Hightower, l’un des
plus grands centres de formation de danse classique, contemporain et jazz dans
le monde, où elle étudie auprès de Madeleine Robinson (1917-2004). En 1978,
elle part à Paris et étudie en académie auprès du professeur de théâtre Lise
Delamare (1913-2006).
Sylvie Pothier choisit le théâtre pour les écrits, les
paroles; deux choses qui se retrouveront, par la suite, dans ses peintures.
Parallèlement à ses ambitions de jouer des rôles de répertoire classique, elle
rencontre des auteurs. Marguerite Duras, Roland Topor, Fernando Arrabal, etc.
seront ceux qui feront évoluer sa vision artistique. Sylvie Pothier joue à la
télévision, fait un peu de cinéma, du théâtre et devient modèle pour des
peintres et des photographes. En théâtre, de 1985 à 1992, elle co-dirige la
compagnie Le Mascaron, une compagnie qui se spécialise dans les textes de
femmes et qui reçoit le Prix de la révélation théâtrale de l’année 1986 du
Syndicat de la critique. C’est une distinction artistique récompensant les
meilleurs nouveaux talents du théâtre. Elle s’oriente vers la mise en scène de
textes d’auteurs contemporains qui lui permet alors de créer des tableaux
vivants. En 1998, Sylvie Pothier s’installe en Puisaye, dans le pays de Colette
(1873-1954) et de Pierre Athanase Larousse (1817-1875). Son thème principal
tourne autour de la femme par rapport à un engagement politique. De 1998 à
2005, elle fait plusieurs expositions et se consacre exclusivement à la
peinture; temps d’arrêt momentané. Elle reprend la mise en scène en 2005. Elle
se met également à l’écriture. Parmi ses inspirations artistiques, on retrouve
Frida Khalo, Georges Rouault, Nicolas de Staël, John Christoforou, etc.
Que ce soit via le théâtre, la littérature, la cinématographie et mise en scène
ou la peinture, Sylvie Pothier reste le témoin de la condition des femmes dans
le monde. Ce n’est pas qu’une obsession, c’est un constat de misère et
d’exploitation humaine. C’est une femme qui pose son regard sur les autres
femmes et se révolte, à travers l’art, pour faire passer un message universel.
En 2001, après les attentats du 11 septembre, sa peinture devient grillagée, à
l’image des Afghanes sous leur burka. Puis, les larmes et les barreaux ont
succédé, dans cette formidable puissance picturale. Sylvie Pothier met
plusieurs formes d’art au service d’une cause, d’une prise de position face à
un sujet qui ne touche pas seulement les femmes, mais tous les êtres humains.
L’acte de peindre, comme le décrit Sylvie Pothier dans le court métrage « Parce
qu’elles sont femmes » est un acte engagé; une prise de position. C’est un
témoignage d’une femme qui porte son regard sur d’autres femmes. Elle est un
témoin de son temps.
La peinture de Sylvie Pothier n’est pas paisible, comment le serait-elle ?
L’artiste ne peint pas pour son plaisir, ni par loisir… ni, d’ailleurs, pour
exprimer une quelconque forme d’esthétisme décoratif. Sa peinture est
authentique, réelle, puissante; elle se fait l’écho des souffrances, des drames
qui se jouent quotidiennement aux quatre coins du globe. Ses sujets ne sont pas
fictifs; ils racontent une réalité. Ils sont d’actualité. Ses œuvres évoquent
la réelle condition de la femme.
Sylvie Pothier, femme artiste, témoigne, avec ses couleurs vives, ses sillons
creusés dans la matière, ses zones d’ombre jetées sur des corps torturés,
grillagés, meurtris, saccagés; des corps de femmes oppressées par leur
souffrance qui ne demandent qu’à crier leur drame au monde entier. L’artiste
utilise l’arme précieuse qu’est l’art afin de secouer les consciences, espérant
avoir une portée suffisamment puissante pour faire bouger les choses.
Du premier regard, la peinture interpelle. Personne ne peut rester insensible
devant sa peinture, pourtant peu de victoires et de grandes avancées sur le
terrain.
L’artiste, à travers l’art, remet les êtres humains dans une réalité
contemporaine. Elle met des images sur des mots crus tels que: souffrance,
abus, mutilation, viol, torture, etc. Le message est clair. Sylvie Pothier est
une militante qui a pris position.
Libre de tous mouvements artistiques en peinture, son œuvre est, avant tout,
humaine. Elle dénonce la condition des femmes, certes, mais le sujet ne touche
pas seulement les femmes, mais tous les êtres humains du monde entier. Là où
les barrières linguistiques empêchent la compréhension verbale, la peinture est
là pour annihiler ces obstacles et rendre universellement disponible le message
véhiculé.
APARTE
Si la Journée internationale des droits de la femme a été officialisée par les
Nations Unies en 1977, invitant chaque pays de la planète à célébrer une
journée spéciale pour les droits des femmes, Sylvie Pothier, elle, en a fait
son quotidien. Plusieurs journées de la femme ont d’ailleurs été adoptées par
différents pays dès 1910. En 2011, le Comité international de la Croix-Rouge a
appelé les États et les autres entités à ne pas relâcher leurs efforts visant à
empêcher les viols et les autres formes de violence sexuelle qui, chaque année,
portent atteinte à la vie et à la dignité d’innombrables femmes dans les zones
de conflit du monde entier.
La Bruyère - 89130 Fontaines (France)
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