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la vie en sables et en couleursVous
pouvez facilement rencontrer Boubacar Diallo à l’atelier de
tableaux de sable au rez-de-chaussée du restaurant l’Armurerie, à
Gorée, où ses tableaux sont immédiatement reconnaissables à la
qualité des dessins et leur originalité, ou dans son atelier de
Yoff. Toujours en plein travail, l’artiste prépare actuellement
une exposition en France prévue en juin 2017.
Modeste,
Boubacar Diallo fait son chemin discrètement, et sa carrière se
tisse au fil des rencontres.
Il
est né au Mali et a grandi au Sénégal. Autodidacte en dessin, il a
suivi une formation d’une année à l’Institut des Beaux Arts de
Dakar. Il a rencontré par la suite des amis artistes qui réalisaient
des tableaux de sable. La technique lui a plu, il a rejoint le
groupe. Sa première exposition (collective) de peinture a eu lieu en
Angleterre grâce à une artiste japonaise rencontrée à Gorée, qui
l’a invité à «
rejoindre
le groupe pour amener une énergie africaine ».
Boubacar Diallo est allé pour cette occasion en résidence de
création en Angleterre pendant six mois. L’exposition, « Seen
and not seing » (voir ou ne pas voir), était dédiée à des
non-voyants, qui pouvait toucher les toiles et ainsi les ressentir.
Les
œuvres de Boubacar Diallo sont originales, même si elles empruntent
souvent au vocabulaire visuel de l’artisanat sénégalais. Ceci
n’est pas dû à une démarche volontaire de se démarquer, mais
plutôt un aptitude naturelle, et à certaines inspirations
remarquables : «
Quand
je fais des tableaux, je commence à déverser les couleurs et
ensuite, ce que je fais est inné. J’ai toujours suivi des grands
peintres comme Dali, dont j’ai pu voir les toiles en Angleterre à
la Tate Galery, ainsi que des Picasso, Ruben... Je devais absorber,
enregistrer, ces œuvres. C’était exceptionnel pour moi. »
L’artiste
est aussi généreux, et n’hésite pas à soutenir financièrement
par exemple l’action de l’
Empire
des enfants :
«
Les
enfants c’est l’univers, c’est le monde. Tout commence et tout
finit avec eux. Quel que soit ce qu’on a gagné dans la vie, on est
tous passés par là. Nous devons les soutenir. Quand j’étais en
Angleterre, des enfants handicapés mentaux ont visité ma première
exposition, ce qui m’a beaucoup ému. En France aussi, une école
d’handicapés est venue, on leur a offert un de mes tableaux, que
le professeur utilise pour enseigner aux enfant ! Cela m’est
allé droit au cœur »
.
Les
tableaux de sable de Boubacar Diallo sont figuratifs, tandis que ses
œuvres en peintures sont abstraites. Une dichotomie que l’artiste
explique simplement : «
Dans
mes tableaux, je ne m’inspire pas que du Sénégal, je peins juste
la vie. Tout un chacun peut s’y retrouver. Le figuratif, je le
réserve aux tableaux de sable. En peinture je préfère
l’abstraction, je me sens beaucoup plus libre ».
Propos
recueillis par Laure Malécot pour au-senegal.com